Aazinou 5786 puis Soukot


« Écoutez, cieux, je vais parler; et que la terre entende les paroles de ma bouche. »
(DEVARIM 32,1)

La paracha Aazinou, que nous lirons Chabbat est un chant dans lequel Moshé prend le ciel et la terre à témoin. Les Bné Israel n’ont plus qu’à bien se tenir. 
Moshé les avertit. Est-ce ainsi que l'on doit se comporter avec D.
“Est-ce envers D. que vous agirez ainsi ? …. N’est-il pas ton père acquéreur …” (Devarim 6,2). Est-ce ainsi qu’on est reconnaissant avec D. ? Nous lui devons tout ! Devons-nous vraiment nous comporter comme des ingrats ?


Kippour est derrière nous. Soukot, c’est lundi soir ! Pouvons-nous si facilement oublier la proximité de Kippour ? Pouvons-nous si facilement oublier que D. nous comble chaque année de tous Ses bienfaits. Le premier de tous, c’est la vie. 

Pour ne pas oublier la proximité de Kippour, nous avons Soukot. Le ciel et la terre pourront être nos témoins. Nous aurons les pieds sur terre, et la tête sous le feuillage de la souka qui laisse entrevoir le ciel.

Yom Kippour doit me permettre de créer un élan. Après avoir fait techouva, après avoir pris conscience de mon imperfection, je peux décider de choisir le bon chemin.

Mais parfois, le quotidien revient vite. Le travail, la maison, les occupations, les mauvaises habitudes... La Torah me donne la possibilité de faire un stage dans la souka. 7 jours pour vivre dans une maison précaire.
Je dois en fait comprendre que tout ce que j’ai, tout ce que je suis, c’est du bonus. Je n’ai rien à exiger. On ne me doit rien. 


Je peux décider de continuer à penser que Je suis le centre du monde. Dans ce cas je me focaliserai sur ce qui manque : le confort matériel, le respect que l’on doit m’accorder, …. Mais en passant par la souka, je vais peut être ancrer en moi, que toute la vie est un cadeau. Je dois comprendre que les autres qui ne pensent pas comme moi ont aussi le droit au respect. Même si j’ai l’impression que l’autre me blesse, je dois garder mon calme, on ne me doit rien.


Soukot, c’est la fête de la joie.

Vayele’h 5786 - Chabbat Chouva

« Moshé alla ; il adressa ces paroles à tout Israel ….
 Soyez forts et vaillants, ne vous laissez pas effrayés ….  
Moshé appela Yeochoua, il lui dit devant tout Israel, sois fort et puissant, car c’est toi qui entreras avec le peuple dans le pays que D. a juré de donner à tes pères…»
(DEVARIM 31; 1,6,7)

Nous venons de vivre Roch Hachana, nous avançons vers le grand rendez-vous de Yom Kippour, nous sommes dans les 10 jours de repentir, de retour vers nos valeurs.

La paracha que nous lirons cette semaine est une des dernières de la Torah. Moshé est sur le point de retourner vers D., il donne les dernières recommandations.
Ce chabbat s’appelle aussi Chabbat Chouva. Il est propice à la Techouva, au retour, au repentir.

Dans les versets en entête, Moshé encourage le peuple, puis Yeochoua : Soyez forts. Ils ont une mission, Moshé insiste, vous devez remplir votre mission.
Car grandes peuvent-être les tentations, ou les arguments, pour ne pas réaliser ce que l’on doit faire.

Hier, c’était le 2è jour de Roch Hachana, nous avons lu le passage de la ligature d’Yts’haq. Le midrach raconte qu’Avraham a dû traverser un fleuve pour aller apporter Yts’haq sur l’autel. Au début, l’eau arrive à ses genoux, puis l’eau monte jusqu’à son cou. C’est alors que Avraham s’adresse à D. pour déclarer qu’il veut aller jusqu’au bout, et offrir son fils. L’eau redescend, et Avraham continue son périple vers le Mont Moriah. Ce fleuve illustre probablement le combat intérieur d’Avraham. A-t-il bien compris sa mission ? Ira-t-il jusqu’au bout ?

A Yom Kippour, nous lirons le livre de Yona. Yona doit accomplir une mission divine, faire repentir Ninive. Toute la première partie de la haftara que l’on lira  à Kippour s’intéresse peu à la mission de Yona, on ne s’intéresse uniquement à la fuite de Yona, le refus de la mission.
Et si c’était cela la grande techouva, le grand repentir que nous devons réaliser ?
Chaque humain est unique ! Chaque homme a une mission sur terre ! Chaque femme a une mission sur terre ! 

 

Nous pouvons grandir, découvrir notre mission, et réaliser notre potentiel ! Mais nous pouvons aussi dormir, fuir, et gâcher notre potentiel !
Réaliser sa mission n’est pas simple ! Moshé a besoin d’encourager le peuple et Yeochoua, pour aller jusqu’au bout !
Nous sommes dans les 10 jours de repentir ! Si on cherche bien, nous pouvons trouver quelle est notre mission ? Le colérique ne sait-il dans quelle direction il doit avancer ? Le radin continuera-t-il à fermer sa poche et son coeur ? L’intransigeant continuera-t-il à faire souffrir l’autre ?

Nous avons tous une mission,

Nitsavim 5785 et Roch Hachana

« Vous êtes debouts aujourd'hui, vous tous, devant D.: vos chefs [pour] vos tribus, vos anciens, vos policiers, tout homme d'Israël ; vos enfants, vos femmes et l'étranger qui est dans tes camps, depuis le fendeur de bois jusqu'au puiseur d'eau ; afin d'entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, et dans son serment, qu’il établit avec toi en ce jour. Afin de t’établir aujourd’hui pour Lui comme un peuple...»
(DEVARIM 29, 9-12)


Cette semaine, nous lisons la paracha Nitsavim. Traditionnellement, Nitsavim est toujours lue le chabbat qui précède Roch Hachana.
… Cela tombe bien parce que la paracha commence par les mots « Vous vous tenez debout, vous tous, aujourd'hui devant l'Eternel … »(DEVARIM 29,9)... comme pour un jugement.  En effet, Roch Hachana est le début de l'année, mais ce n'est pas un simple anniversaire, c'est le moment où D. juge toute l'humanité.
Et oui, pour le jugement nous nous tenons debout. Il faut arrêter de courir. Il faut se tenir debout pour savoir faire le bilan.

Roch Hachana est le moment propice pour dire STOP ! Arrêtons de courir ! 
 

La mère de famille qui s’occupe des enfants, fait les courses, cuisine, lave, range… peut se sentir débordée par le quotidien… Elle n’agit plus en pensant, elle gère juste pour tenter d’éteindre les incendies… C’est une source de stress terrible. En effet, comme elle veut tout faire, et qu’elle ne le peut pas, elle va sentir le manque… d’où les angoisses !

Le chef d’entreprise, qui a pris quelques jours de vacances, et qui prépare les fêtes… Il gère le quotidien, il éteint les incendies. Il ne parlera qu’aux clients qui se plaignent. Il agira sur le court terme… Mais pensera-t-il à regarder un peu plus loin pour mieux orienter le bateau ?

L’architecte qui encadre l’entrepreneur au quotidien, et qui vérifie le bon déroulement des travaux, peut-il vraiment mener à bien sa mission s’il est submergé par le quotidien ? 

L’homme qui sert D., qui pratique les commandements, et qui a un emploi bien réglé : la tefila, l’étude, le repas, la tefila, le travail, la téfila, …. ne peut-il pas tomber aussi dans le piège du quotidien ? 

A Roch Hachana, nous sommes debouts, comme au début de la paracha. Nous faisons un arrêt sur image. Nous disons que D. nous juge “baacher hou cham” comme nous sommes, et pas comme nous risquons de devenir. Il nous juge au présent. Mais pour que ce soit le cas, nous devons vivre le présent. 


Le quotidien si on se laisse aller peut devenir un TIC ou un TOC, une répétition d’actes sans sens.
Exemple : Celui qui se ronge les ongles.
Quand a-t-il commencé à se ronger les ongles ? Il ne le sait pas. 
Pourquoi se ronge-t-il les ongles ? Le stress ? le goût du perfectionnisme ? L’ennui ? Il ne le sait pas.
Réalise-t-il qu’il se ronge les ongles ? La plupart du temps il ne le sait pas… c’est devenu tellement naturel, qu’il oublie qu’il se ronge les ongles !

La vie, c’est cela ? la vie c’est se ronger les ongles ? on peut vivre en oubliant que l’on vit ! on peut vivre bêtement en gérant uniquement le quotidien ! on peut vivre sans penser ! C’est terrible ! 

Roch Hachana, c’est une invitation à penser, à être, à vivre le présent ! L’introspection, juger mes actions passées, c’est le début d’un nouveau chemin. 

Si je commence à penser mes actes, alors peut être que je changerai mon comportement. C’est très difficile… comme arrêter de se ronger les ongles. C’est dur de changer sa nature !

Mais, notre nature, c’est nous qui l’avons façonnée. Notre nature originelle, c’est que nous sommes des êtres pensants, c’est en ce sens que nous sommes à l’image D. 
A nous de retourner aux sources… décidons de penser nos actes !

A Roch Hachana nous allons prier, mais pour quoi ? Allons-nous prier pour que D. nous donne des forces et des moyens financiers pour continuer notre course quotidienne ? Allons-nous prier pour que D. nous donne la possibilité d’assouvir nos envies ?

Que D. nous donne de la force pour pouvoir veiller très tard et utiliser mon smartphone en bonne santé ! 

Que D. nous donne des moyens financiers pour être encore plus esclaves de la société de consommation !
On a l’air de quoi avec ce genre de prière ? 

De la santé ? OUI ! Des moyens financiers ? OUI ! Un bel appartement ? OUI ! Une belle famille ? OUI !
OUI ! Mais tout pour le ROI !

Ki Tavo 5785

«Parce que tu n’as pas servi D. avec joie et avec le coeur joyeux…»
(DEVARIM, 28,47)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Ki Tavo. Cette longue paracha comporte des bénédictions, mais aussi et surtout 98 malédictions terribles. Cela remet les idées en place avant le jugement à Roch Hachana. 
La série des malédictions est interrompue par le verset en entête. La Torah nous explique pourquoi viendra la punition,.... parce que nous n’avons pas servi D. avec joie. On ne nous reproche pas d’avoir commis des fautes. On ne nous reproche pas de ne pas avoir servi D.

On nous reproche d’avoir servi D. sans joie…

A quelques jours de Roch Hachana le message est clair. Est-ce que je sers D. parce qu’il faut le faire, sans y mettre mon coeur ? Est-ce que je sers D. de façon superficielle ?

Si la joie n’est pas là c’est qu’il y a un conflit entre mes actes et le ressenti de mes actes. Je ne fais pas un avec mes actions…. la joie n’est donc pas là !

La Torah veut que je sois entier, épanoui, … La Torah veut que les actes que je réalise, contribue à façonner mon intérieur. La Torah veut que je développe la crainte du Ciel, ainsi mes actes ne seront pas superficiels.
Je vous invite à lire le Mikhtav Meeliaou, Volume 2, page 57 et suivantes. Il y explique le conflit potentiel entre les actes perceptibles

Ki Tetse 5785

« Tu ne verras pas l’âne de ton frère ou son boeuf qui tombe en chemin, et les ignorer, tu devras les relever avec lui. »
(DEVARIM 22,4)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Ki Tetse, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.

Ce sont donc de nombreuses lois sociales qui sont re-présentées dans notre paracha. Le verset en entête nous demande d’aider notre frère qui a du mal à transporter sa marchandise avec son âne ou son boeuf.
La Torah nous enjoint : “Tout mais pas l’indifférence”.

Il ne faut pas détourner son regard quand l’autre souffre. Rashi précise je dois aider l’autre à relever son âne, et charger à nouveau, à condition que l’autre participe aussi. Si je vois l’autre qui souffre, et qui travaille, pour relever son âne, alors j’ai l’obligation de l’aider. Aide toi, le Ciel t’aidera !


Mais, parfois, en voyant l’âne de Reouven croulant sous la charge, on pourrait se dire : à sa place, je n’aurais jamais autant charger ce pauvre âne. On peut aussi penser, quel idiot ce Reouven ! Ce n’est pas la bonne technique, ce n’est pas comme cela que l’on charge un âne ! Reouven s’est mis tout seul dans les problèmes, je n’ai pas à m’en occuper !

La Torah, me dit “tout mais pas l’indifférence” ! Si je vois l’autre qui tombe, je dois l’aider, pour éviter qu’il tombe encore plus bas ! Intervenir en amont, avant que l’âne et toute la cargaison soient au sol est encore plus important. En faisant un petit effort, au bon moment, j’éviterai à Réouven de grosses souffrances.

Je pense que ce commandement de la Torah peut être appliqué à d’autres cas. Imaginons un voisin qui a ouvert un commerce. Les clients ne se bousculent pas au portillon. Il faut l’aider à passer le cap des premiers mois, de la première année, voire plus ! Qu’est-ce qui est mieux : l’aider à pérenniser son business, et ou lui donner de l’argent quand il aura fait faillite ! En plus du problème financier, il faudra alors l’aider à surmonter son mal-être.

Alors on me dira, le commerçant ne sait pas s’y prendre ! Il ne sait pas gérer son affaire ! il n’écoute pas les conseils ! 
Et bien malgré tout, je dois me débrouiller

Chofetim 5785

« Des juges et des policiers tu placeras pour toi dans toutes tes portes… »
(DEVARIM 16,18)

Nous sommes entrés cette semaine dans le mois de Eloul. C’est le mois qui va nous conduire à Roch Hachana, le jour du jugement.

Cette semaine, nous lisons la Paracha Chofetim, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.
Littéralement le verset en entête fait référence au pouvoir judiciaire à mettre en place lorsque l’on entrera en terre d’Israel. Il faudra des juges pour juger et des policiers pour faire respecter la justice. Comme le précise Rashi sur le premier verset, les policiers auront un pouvoir de coercition pour faire respecter les décisions de justice.

Le Kli Yakar explique que la Torah s’adresse à celui qui a le pouvoir. Celui-ci aura la mission de nommer des juges indépendants qui ne lui seront pas reconnaissants ! Si le juge est assez fort pour ne pas favoriser celui qui l’a nommé, à plus forte raison qu’il ne favorisera pas les autres justiciables.
Longtemps avant Locke et Montesquieu, la Torah a choisi la séparation des pouvoirs pour optimiser le fonctionnement de la société. Celui qui a le pouvoir, par exemple l'exécutif, nomme le juge. Mais ensuite le pouvoir judiciaire n’est pas subordonné à l'exécutif. Pour le pouvoir législatif, la loi est divine, et ce sont les rabbins qui lui donnent son sens grâce à la Loi Orale (qui est aussi divine). Les pouvoirs sont donc indépendants !

Le Kli Yakar insiste donc pour que l’on nomme des juges indépendants… ce qui n’est pas le cas à son époque. Il vivait au 16è siècle. Il se désole que ceux qui ont le pouvoir nomment des juges qui sont des proches, de la famille, des amis … Rien de nouveau sous le soleil !

La Torah rappelle que le juge ne doit pas accepter de présent corrupteur = Cho’had. LE kli Yakar rapporte la guemara Ketoubot  105b : Cho’had = Che Hou ‘Had, il fait un.

Le juge et le justiciable ne font qu’un à cause du présent corrupteur. Le juge a perdu son objectivité.

Le Kli Yakar n’adhère pas à cette explication. Le cho’had = de l’argent, le cadeau, mais ne fait pas référence au juge et au justiciable. Il préfère donc faire le lien avec ‘Had = aiguisé, tranchant. L’argent versé au juge, fait que l’on tranche rapidement. Le juge n’est plus précautionneux, à cause du présent corrupteur, il se fait son idée très rapidement ! 

REE 5785

“Vois Je mets devant vous, ce jour, la bénédiction et la malédiction”
Devarim 11,26

Cette semaine, nous lisons la Paracha Réé, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.
Sur le verset en entête, le Kli Yakar relève la différence entre “Vois” qui s’adresse à l’individu, et le “devant vous” qui s’adresse à la collectivité. Pour l’expliquer il rapporte la guemara Kidouchin 40b : chaque homme doit considérer que le monde a 50 % de mérites et 50% de fautes, s’il fait une seule mitswa alors, il fera pencher la balance du bon côté. La bénédiction et la malédiction dépendent de chaque individu. L’alliance contractée par le peuple a fait que chacun est garant de l’autre, il y a une responsabilité collective. Le sort de la collectivité dépend de l’individu… Sa responsabilité est grande.


Le Kli Yakar commente aussi le “ce jour” du verset. Il fait référence au cycle quotidien. Chaque jour la terre tourne. A certaines heures on voit le soleil, à d’autres heures on ne le voit pas. Le soleil fait fondre la cire, et rend dur un oeuf. Le soleil fait noircir (bronzer) celui qui s’expose, et le soleil fait blanchir le linge. Tous ces changements d’état proviennent du même soleil. Et si les résultats sont contraires, avec la même action du soleil, c’est lié aux propriétés de ceux qui reçoivent les rayons du soleil. De même la bénédiction et la malédiction proviennent de la même source, mais c’est l’homme, en fonction de ses actions qui ressentira la bénédiction ou la malédiction. 
A l’orée du mois d’Eloul, prenons conscience que nous sommes responsables

EQEV 5785

"… Et tu pourrais dire dans ton coeur : ma force et la puissance de ma main ont fait pour moi toute cette richesse »
 (DEVARIM 8,17)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Eqev, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel.

Le 9 Av est passé, beaucoup sont en vacances; Le quotidien est différent. Mais nous ne devons pas oublier de nous comporter en adulte.
De même dans le livre de Devarim, Moshé veut faire comprendre aux Bné Israel, qu’ils sont devenus adultes.
Fini le temps des miracles, fini le logé, nourri, blanchi… il faut maintenant retrouver les lois de la nature et l’installation en Israel. 

Il va falloir faire des efforts. Travailler la terre dont les pierres sont dures comme le fer. La grandeur, ce n'est pas de se baisser pour ramasser la manne. La grandeur ce n'est pas d'ouvrir les oreilles et d'écouter les parole de Torah. 
La grandeur c'est de faire des efforts pour travailler la terre. La grandeur, c'est de se casser la tête pour comprendre la Torah.

La grandeur de l'homme se voit dans ses efforts. La grandeur, ce n'est pas le but atteint, la grandeur c'est le chemin pour y arriver. C’est ainsi que l’on se transforme. Parfois les circonstances de la vie ne sont pas conformes à nos attentes. On peut les voir comme une source de stress. La différence entre mes attentes et la réalité crée le stress. Mais  on peut aussi les voir comme un moyen de se remettre en question. Pourquoi focaliser sur les événements… peut-être que je dois m’intéresser à mes attentes. Sont-elles vraiment ce qu’il me faut ? 

En décidant de faire des efforts, je transformerai mes attentes ET aussi les événements de la vie.

Le problème de cette vision des choses est que l'on peut facilement tomber dans l'orgueil, et l'oubli de D.
Si je fais des efforts, alors je suis fier de mes efforts…. Et tout ce que j'ai, je ne le dois qu'à moi ! Voilà ce que pense l'orgueilleux qui veut se séparer de D. Voilà ce que pense celui qui  veut être indépendant de D.

Le verset en entête nous présente ce risque

Vaet’hanan 5785

« Et vous qui vous attachez à l'Éternel, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui! » (DEVARIM 4,4)


Ce commentaire a déjà été envoyé en 5782… Le mariage d’une proche, des joies…. ont contribué… je n’ai pas eu le temps de me poser pour écrire.

En tout état de cause, Mazal Tov à Shirel et Gad. De la même façon que nous déclarons dans cette paracha l’unité de D., je vous souhaite de faire UN avec vous même, avec votre conjoint, et avec tout notre peuple !

Cette semaine, nous lirons la Paracha Vaet'hanan, suivie de la Haftara Na'hamou. En référence à la haftara, le Chabbat de cette semaine est d'ailleurs souvent appelé "Chabbat Na'hamou" (consolation), car il suit le 9 AV (destruction des deux temples).

Cette paracha commence avec la prière de Moshé, ou plus exactement ses supplications, ses implorations, pour avoir le droit d’entrer en Terre d’Israel.

Dans cette paracha, la Torah présente un rappel des 10 paroles : la Révélation sur le mont Sinaï.
A la fin de la paracha (6è montée), on trouve le premier paragraphe du Chema. Le passage symbole du judaïsme que l'on récite soir et matin.

J’espère que je ne vais pas raconter des bêtises, mais voici quelques réflexions issues du verset en entête.

La Torah nous demande de nous attacher à D. Nos maîtres ont expliqué ce que signifie ce concept. La guemara Ketouvot 111a nous dira qu'il convient de s’attacher aux sages, de marier sa fille à un sage, de faire bénéficier de ses biens à un sage, un grand de la Torah. C’est ainsi que l’on s’attache à la présence divine. 

S’attacher à D., se rapprocher de D. c’est tenter de Lui ressembler. Mais pour ressembler à quelqu’un, il faut le connaître, découvrir ses attributs. Or tenter de décrire D. est antinomique. La fin de la paracha nous donne peut-être une piste. “Ecoute Israel, l’Eternel notre D., l’Eternel est  UN” (DEVARIM 6,4).
Ressembler à D. c’est donc tenter d’être UN. 
 

Etre UN, n’est pas une chose aisée. Il faut d’abord tenter de se connaître. La nature, le monde environnant, nous pousse à avancer en roue libre, sans réfléchir. Pour se connaître, pour analyser vraiment ce que JE veux, je dois faire une pause. Je dois tenter l’introspection, je dois peser tous mes actes et ne pas agir sans réfléchir.
Etre UN, c’est agir comme un sujet pensant. 

C’est plus facile de ne pas penser, de ne pas peser mes mots ou mes actes. Mais en agissant de la sorte je me perds, ou plutôt je ne me trouve pas. 
En faisant l’effort de me connaître, je pourrai découvrir comment je dois vraiment me comporter. En faisant UN avec moi même, je vais découvrir l’étincelle divine qui est en moi. Logiquement je me rapprocherai de D.

En faisant UN avec moi-même je vais peut-être comprendre que je suis unique et que chaque être humain est unique. C’est la clé du bonheur. Si je sais que je suis unique, différent de l’autre, je ne suis plus en compétition avec l’autre. Je n’ai plus besoin de me battre avec l’autre pour exister. J’existe par moi même, et sans me comparer à l’autre. On compare 2 tomates, on ne compare pas une carotte et une tomate !
Enfin en faisant UN avec moi-même, je vais forcément m’attacher à D. et comme Lui je vivrai uniquement au Présent. C’est peut être ce que nous dit le verset : “vous êtes tous vivants aujourd'hui!” Hayom = aujourd’hui. En faisant UN avec soi-même, on sort du temps, il n’y a plus de passé, plus de futur. Je ne suis plus soumis au temps. Le stress disparaît.

Devarim 5785

" Comment [Ei’ha] porterai-je seul votre charge, votre fardeau, vos disputes "
(DEVARIM 1,12)

Le livre de Devarim, le cinquième et dernier de la Torah, est constitué des recommandations de Moshé aux Bné Israel. En effet, le peuple est sur le point d'entrer en Israel, Moshé est sur le point d'être rappelé par D.
Moshé donne donc des conseils, fait des réprimandes pour toutes les fautes qui ont été commises par le peuple dans le désert. Moshé veut que les Bné Israël tirent des leçons du désert afin de réussir leur vie en Israel.

La Paracha de Devarim est lue avant le jeûne du 9 av, qui cette année commencera samedi soir au coucher du soleil, pour se terminer le lendemain à la sortie des étoiles. Le jeûne du 9 av a été institué car c'est le jour où le Temple a été détruit.

Le verset en entête est en quelque sorte une allusion au 9 av. En effet, ce n’est pas courant de trouver le mot « Ei’ha » dans la Torah. Et ce mot est aussi le nom en Hébreu du Livre des Lamentations écrit par le prophète Yirmihaou (selon la tradition) que l’on lit le 9 av.

La haftara que l’on lira ce chabbat, c’est le début du livre de Isaïe. Il n’est pas tendre avec le peuple d’Israel :

Oh! Nation pécheresse, peuple chargé de fautes; race de malfaiteurs, enfants destructeurs! Ils ont abandonné D. … (Isaïe 1,4)

Le 9 av c’est donc fait pour pleurer, et pour comprendre que je suis responsable des évènements dont je souffre.

C’est la clé pour grandir et surmonter les épreuves. D’abord éviter la fuite, éviter le refoulement. Puis comprendre que l’homme est libre et qu’il est donc responsable de ce qui lui arrive. Cette prise de conscience, c’est le début du processus de guérison. Car si je sais que je suis responsable, cela veut dire que je peux m’en sortir. Je peux me corriger, je peux grandir, je peux guérir, je peux surmonter le malheur.

Le début de la paracha Devarim est un flash back sur les grandes étapes des 40 ans dans le désert. A ce titre, Moshé cite le passage des explorateurs. A leur retour, ils médisent sur la Terre d’Israel. Le peuple pleure. Et nos maîtres ont dit : ils ont pleuré pour rien au retour des explorateurs (c’était le 9 av), ils pleureront plus tard pour de terribles raisons : la destruction du Temple le 9 av.

Les problèmes, on se les crée tout seul.

Si je suis malheureux, et que je pense que c’est à cause de l’Autre, alors je ne pourrai jamais m’en sortir. C’est trop facile de dire que c'est de la faute de l’Autre. En plus, c’est donner à l’Autre un pouvoir qu’il ne mérite pas. De quel droit peut-il avoir le pouvoir de me rendre malheureux ? Si l’autre dit un mot qui me touche et qui fait mal c’est que je ne suis pas assez fort pour comprendre que je suis au dessus de ses mesquineries.
Comprendre que je suis responsable, me fait grandir. Je deviens maître de moi-même. Ce n’est plus l’Autre qui va décider pour moi. Je vais rencontrer ainsi mon moi, … et ainsi je deviendrai heureux. 

Dans la liturgie du 9 av

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