EQEV 5785

"… Et tu pourrais dire dans ton coeur : ma force et la puissance de ma main ont fait pour moi toute cette richesse »
 (DEVARIM 8,17)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Eqev, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel.

Le 9 Av est passé, beaucoup sont en vacances; Le quotidien est différent. Mais nous ne devons pas oublier de nous comporter en adulte.
De même dans le livre de Devarim, Moshé veut faire comprendre aux Bné Israel, qu’ils sont devenus adultes.
Fini le temps des miracles, fini le logé, nourri, blanchi… il faut maintenant retrouver les lois de la nature et l’installation en Israel. 

Il va falloir faire des efforts. Travailler la terre dont les pierres sont dures comme le fer. La grandeur, ce n'est pas de se baisser pour ramasser la manne. La grandeur ce n'est pas d'ouvrir les oreilles et d'écouter les parole de Torah. 
La grandeur c'est de faire des efforts pour travailler la terre. La grandeur, c'est de se casser la tête pour comprendre la Torah.

La grandeur de l'homme se voit dans ses efforts. La grandeur, ce n'est pas le but atteint, la grandeur c'est le chemin pour y arriver. C’est ainsi que l’on se transforme. Parfois les circonstances de la vie ne sont pas conformes à nos attentes. On peut les voir comme une source de stress. La différence entre mes attentes et la réalité crée le stress. Mais  on peut aussi les voir comme un moyen de se remettre en question. Pourquoi focaliser sur les événements… peut-être que je dois m’intéresser à mes attentes. Sont-elles vraiment ce qu’il me faut ? 

En décidant de faire des efforts, je transformerai mes attentes ET aussi les événements de la vie.

Le problème de cette vision des choses est que l'on peut facilement tomber dans l'orgueil, et l'oubli de D.
Si je fais des efforts, alors je suis fier de mes efforts…. Et tout ce que j'ai, je ne le dois qu'à moi ! Voilà ce que pense l'orgueilleux qui veut se séparer de D. Voilà ce que pense celui qui  veut être indépendant de D.

Le verset en entête nous présente ce risque

Vaet’hanan 5785

« Et vous qui vous attachez à l'Éternel, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui! » (DEVARIM 4,4)


Ce commentaire a déjà été envoyé en 5782… Le mariage d’une proche, des joies…. ont contribué… je n’ai pas eu le temps de me poser pour écrire.

En tout état de cause, Mazal Tov à Shirel et Gad. De la même façon que nous déclarons dans cette paracha l’unité de D., je vous souhaite de faire UN avec vous même, avec votre conjoint, et avec tout notre peuple !

Cette semaine, nous lirons la Paracha Vaet'hanan, suivie de la Haftara Na'hamou. En référence à la haftara, le Chabbat de cette semaine est d'ailleurs souvent appelé "Chabbat Na'hamou" (consolation), car il suit le 9 AV (destruction des deux temples).

Cette paracha commence avec la prière de Moshé, ou plus exactement ses supplications, ses implorations, pour avoir le droit d’entrer en Terre d’Israel.

Dans cette paracha, la Torah présente un rappel des 10 paroles : la Révélation sur le mont Sinaï.
A la fin de la paracha (6è montée), on trouve le premier paragraphe du Chema. Le passage symbole du judaïsme que l'on récite soir et matin.

J’espère que je ne vais pas raconter des bêtises, mais voici quelques réflexions issues du verset en entête.

La Torah nous demande de nous attacher à D. Nos maîtres ont expliqué ce que signifie ce concept. La guemara Ketouvot 111a nous dira qu'il convient de s’attacher aux sages, de marier sa fille à un sage, de faire bénéficier de ses biens à un sage, un grand de la Torah. C’est ainsi que l’on s’attache à la présence divine. 

S’attacher à D., se rapprocher de D. c’est tenter de Lui ressembler. Mais pour ressembler à quelqu’un, il faut le connaître, découvrir ses attributs. Or tenter de décrire D. est antinomique. La fin de la paracha nous donne peut-être une piste. “Ecoute Israel, l’Eternel notre D., l’Eternel est  UN” (DEVARIM 6,4).
Ressembler à D. c’est donc tenter d’être UN. 
 

Etre UN, n’est pas une chose aisée. Il faut d’abord tenter de se connaître. La nature, le monde environnant, nous pousse à avancer en roue libre, sans réfléchir. Pour se connaître, pour analyser vraiment ce que JE veux, je dois faire une pause. Je dois tenter l’introspection, je dois peser tous mes actes et ne pas agir sans réfléchir.
Etre UN, c’est agir comme un sujet pensant. 

C’est plus facile de ne pas penser, de ne pas peser mes mots ou mes actes. Mais en agissant de la sorte je me perds, ou plutôt je ne me trouve pas. 
En faisant l’effort de me connaître, je pourrai découvrir comment je dois vraiment me comporter. En faisant UN avec moi même, je vais découvrir l’étincelle divine qui est en moi. Logiquement je me rapprocherai de D.

En faisant UN avec moi-même je vais peut-être comprendre que je suis unique et que chaque être humain est unique. C’est la clé du bonheur. Si je sais que je suis unique, différent de l’autre, je ne suis plus en compétition avec l’autre. Je n’ai plus besoin de me battre avec l’autre pour exister. J’existe par moi même, et sans me comparer à l’autre. On compare 2 tomates, on ne compare pas une carotte et une tomate !
Enfin en faisant UN avec moi-même, je vais forcément m’attacher à D. et comme Lui je vivrai uniquement au Présent. C’est peut être ce que nous dit le verset : “vous êtes tous vivants aujourd'hui!” Hayom = aujourd’hui. En faisant UN avec soi-même, on sort du temps, il n’y a plus de passé, plus de futur. Je ne suis plus soumis au temps. Le stress disparaît.

Devarim 5785

" Comment [Ei’ha] porterai-je seul votre charge, votre fardeau, vos disputes "
(DEVARIM 1,12)

Le livre de Devarim, le cinquième et dernier de la Torah, est constitué des recommandations de Moshé aux Bné Israel. En effet, le peuple est sur le point d'entrer en Israel, Moshé est sur le point d'être rappelé par D.
Moshé donne donc des conseils, fait des réprimandes pour toutes les fautes qui ont été commises par le peuple dans le désert. Moshé veut que les Bné Israël tirent des leçons du désert afin de réussir leur vie en Israel.

La Paracha de Devarim est lue avant le jeûne du 9 av, qui cette année commencera samedi soir au coucher du soleil, pour se terminer le lendemain à la sortie des étoiles. Le jeûne du 9 av a été institué car c'est le jour où le Temple a été détruit.

Le verset en entête est en quelque sorte une allusion au 9 av. En effet, ce n’est pas courant de trouver le mot « Ei’ha » dans la Torah. Et ce mot est aussi le nom en Hébreu du Livre des Lamentations écrit par le prophète Yirmihaou (selon la tradition) que l’on lit le 9 av.

La haftara que l’on lira ce chabbat, c’est le début du livre de Isaïe. Il n’est pas tendre avec le peuple d’Israel :

Oh! Nation pécheresse, peuple chargé de fautes; race de malfaiteurs, enfants destructeurs! Ils ont abandonné D. … (Isaïe 1,4)

Le 9 av c’est donc fait pour pleurer, et pour comprendre que je suis responsable des évènements dont je souffre.

C’est la clé pour grandir et surmonter les épreuves. D’abord éviter la fuite, éviter le refoulement. Puis comprendre que l’homme est libre et qu’il est donc responsable de ce qui lui arrive. Cette prise de conscience, c’est le début du processus de guérison. Car si je sais que je suis responsable, cela veut dire que je peux m’en sortir. Je peux me corriger, je peux grandir, je peux guérir, je peux surmonter le malheur.

Le début de la paracha Devarim est un flash back sur les grandes étapes des 40 ans dans le désert. A ce titre, Moshé cite le passage des explorateurs. A leur retour, ils médisent sur la Terre d’Israel. Le peuple pleure. Et nos maîtres ont dit : ils ont pleuré pour rien au retour des explorateurs (c’était le 9 av), ils pleureront plus tard pour de terribles raisons : la destruction du Temple le 9 av.

Les problèmes, on se les crée tout seul.

Si je suis malheureux, et que je pense que c’est à cause de l’Autre, alors je ne pourrai jamais m’en sortir. C’est trop facile de dire que c'est de la faute de l’Autre. En plus, c’est donner à l’Autre un pouvoir qu’il ne mérite pas. De quel droit peut-il avoir le pouvoir de me rendre malheureux ? Si l’autre dit un mot qui me touche et qui fait mal c’est que je ne suis pas assez fort pour comprendre que je suis au dessus de ses mesquineries.
Comprendre que je suis responsable, me fait grandir. Je deviens maître de moi-même. Ce n’est plus l’Autre qui va décider pour moi. Je vais rencontrer ainsi mon moi, … et ainsi je deviendrai heureux. 

Dans la liturgie du 9 av

Pin’has 5785

« Pin’has fils d’Eleazar fils d’Aaron le Cohen retira Ma colère contre les bné Israel en prenant Ma vengeance de parmi eux et Je n’ai pas détruit les enfants d’Israel dans Ma vengeance.» (BAMIDBAR 25, 11).


Cette semaine, nous lirons la paracha Pin’has.

Pin’has est l’homme zélé, qui a tué d’une même lance Zimri, prince de la tribu de Chim’on et Kozbi fille de Tsour (Prince de Midiane). Tsour était le roi le plus important de Midiane (Rachi) et n’a pas hésité à prostituer sa fille, et à l’envoyer séduire les Bné Israel. Les Bné Israel ont ainsi fauté, et une terrible épidémie a frappé le peuple. L’épidémie s’est arrêtée lorsque Pin’has a tué Zimri et Kozbi, « Parce qu’il [Pin’has] a vengé son D. ». Pin’has mérite par son action “l’alliance de paix”. Pin’has gagne aussi dans cet épisode son titre de Cohen pour lui et sa descendance.

Pin’has est-il un exemple ?

A propos de l'acte de Pin'has on dit toujours qu'il a bien agi, mais si l'on demande aux rabbanim la conduite à tenir, et bien, l'on ne recommandera pas le comportement de Pin'has. C'est «Hala'ha ve ein morine ken ». 

Pin’has n’est donc pas un exemple à imiter. Nous n’avons pas le niveau. En croyant agir au nom de D., on agit souvent pour son grand MOI.

Toutefois, même si nous ne sommes pas au niveau de Pin’has pour le copier, nous pouvons nous en inspirer. Il faut comprendre que parfois nous sommes sur pente glissante. Et petit à petit, de concessions en concessions, nous nous retrouvons très loin de ce que nous pouvions croire au début du processus. Pin’has nous apprend qu’il y a un moment où l’on doit savoir dire STOP.

Quel père, quelle mère n’aime pas son enfant ? Quel parent ne souhaite pas faire plaisir à son enfant adolescent qui demande toujours plus de libertés ? Alors petit à petit on transige avec des principes que l’on croyait essentiel … et un jour on se rend compte qu’il faut dire NON pour protéger son enfant, et faire le nécessaire pour que sa crise d'adolescence ne compromette pas à jamais son avenir.

Dans le business, c’est la même chose… en voulant faire plaisir au client… on peut se retrouver perdant. Aujourd’hui, un client me demande une remise parce que les résultats n’ont pas été aussi bon que ce qu’il attendait. Je lui ai répondu…. OK, je vous rembourse 3 mois d’abonnement mais …. vous ne restez plus client, vous résilier le service ! Immédiatement le client s’est calmé… Il faut savoir dire STOP !

Un gouvernement qui dirige en regardant le peuple derrière lui, pour ne surtout pas froisser l’opinion, est un gouvernement incapable. On ne peut pas diriger comme le chien qui marche devant, mais qui en fait tourne toujours la tête derrière lui pour voir la direction de son maître.

Balaq 5785

"Voici un peuple se lève comme un félin [Am Ke Lavi Yakoum] et s’élève comme un lion ; il ne se couchera pas tant qu’il n’a pas mangé la proie et bu le sang des cadavres."
(BAMIDBAR  23,24)

BALAQ, c’est la paracha de la semaine. C'est aussi le nom du roi de Moav qui a décidé de s'en prendre aux Bné Israel, dans le désert. Cependant, il avait remarqué que la manière forte ne fonctionne pas, puisque les Bné Israel gagnaient leurs guerres de manière surnaturelle.


Balaq décide donc de demander de l'aide à Bilaam, le prophète des nations, et qui va être chargé de maudire les Bné Israel.

Mais Bilaam échouera dans sa mission : il ne parviendra pas à maudire les Bné Israel, au contraire, il les bénira. 

Le verset en entête a été prononcé par Bilaam. C’est dans ce verset que nous trouvons le nom de l’opération “Am Kelavi Yakoum”, la guerre contre l’Iran.

Il y a 4 semaines, comme maintenant, nous étions à la veille du début de l’opération. Et en pleine nuit, vers 3:00 du matin, les sirènes ont retenti dans le pays. Et le peuple s’est levé comme un lion !

Cette première alerte, a posteriori, n’était pas nécessaire. Nous n’avons pas reçu de missiles, lors de cette première alerte. Mais son but était probablement pédagogique. Le peuple s’est levé comme un lion. Nous avons préparé ce qui est nécessaire pour descendre aux abris. Nous avons préparé, nos livres de Tehilim, nos bouteilles d’eau, nos médicaments, nos brosses à dents, nos livres, nos sandwich, nos chargeurs de téléphones, nos livres de prières, nos brosses à dent, nos ordinateurs, nos livres de Tehilim, nos postes de radio, nos livres de Tehilim, nos messages pour rassurer la famille, nos livres de Tehilim …

Le nom donné à l’opération, s’est traduit dès les premiers sons de la sirène : un peuple qui se lève comme un lion. Alors c’est vrai, c’était plus facile de se lever la première fois, que lors des jours suivants, où nous étions épuisés par les alertes nocturnes à répétition. Mais cette fatigue n’est rien au regard des souffrances de ceux qui ont perdu des proches, où dont les maisons ont été frappées par les missiles des chiens.

Le nom de l’opération a été bien choisi ! Nous nous sommes vraiment levés comme un lion. Nous avons couru aux abris, nous avons prié. 

Rashi sur le verset en entête nous explique ce qu’est un peuple qui se lève comme lion. C’est un peuple qui se réveille comme un lion pour aller accomplir les commandements divins, pour mettre les tsitsit, dire le chema, mettre les tefilin.


C'est ce que nous avons fait. Nous nous sommes levés en pleine nuit, et nous avons levé nos mains vers le Ciel, et nous avons prié.
De même Rashi, explique la fin du verset. Ce peuple ne couche pas tant qu’il n’a pas vaincu tous ceux qui lui veulent du mal… Comment c’est possible ? En lisant le chema avant de dormir.

On pourrait croire que seuls les soldats font la guerre… mais c’est une grosse erreur. La guerre, c’est aussi l’effort du peuple qui résiste… et qui prie et qui étudie.
Aujourd’hui, c’est la Hiloula du Or Ha’hayim. Un rabbin très sioniste qui a participé à l’élimination du terroriste lors de l’attentat de la Yechiva Merkaz Harav https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Merkaz_Harav a expliqué que la délivrance finale, que nous connaitrons a deux formes rapportées par le Or Ha’hayim.


Cette délivrance peut être céleste, si nous le méritons, grâce à l’étude de la Torah. L’étude de la Torah maintient le peuple en vie. Le Torah protège TOUT le peuple.
Par ailleurs cette délivrance peut aussi être naturelle, moins miraculeuse, si nous n’avons pas assez de mérites.
Comment classer la guerre contre l’Iran ? Même le Roi Bibi cite régulièrement “l’aide du Ciel”. 
Alors c’est probablement un mix des deux. Nous avons les soldats au front, le peuple qui résiste, les jeunes et les moins jeunes qui étudient la Torah, les personnes qui prient… Et grâce aux actions de tous, nous pouvons mériter de la protection du Ciel.

 
Puissions nous ne pas oublier l’union de tous dans les abris.

‘Houqat 5785

"[Moshé dit aux Bné Israel] Ecoutez donc, rebelles ! Est-ce que de ce rocher nous ferons sortir pour vous de l’eau ? Moshé éleva sa main et frappa le rocher avec son bâton deux fois. Des eaux abondantes sortirent…D. dit à Moshé et à Aaron, parce que vous n’avez pas cru en Moi pour Me sanctifier aux yeux des bné Israel… vous n’amènerez pas cette communauté vers le pays…"
(BAMIDBAR  20,10-12)

‘Houqat nous présente la vache rousse. Le principe est clairement énoncé. Si quelqu’un s’est impurifié au contact d’un mort, il devra se purifier le troisième et le septième jour (après le contact avec le mort).
La paracha contient aussi l’épisode « des eaux de la querelle ». En effet, les Bné Israel se plaignent de ne plus avoir d’eau, car le puits de Myriam a disparu avec sa mort. D. demande donc à Moshé de prendre son bâton et de parler au rocher. Or Moshé prend son bâton et frappe le rocher à 2 reprises pour que l’eau sorte.
Moshé sera puni et n’entrera pas en Israel. Il fallait parler au rocher, et non pas le frapper. 

Grâce à un ami, nous avons pu étudier cette semaine, une fois n’est pas coutume, ce que dit le Saba de Novardok, dans Madregat Haadam, sur ce passage de la Torah (rapporté par le Leka’h Tov, Bamdibar, page 214, que nous avons lu).


Le Saba de Novardok explique que ce passage nous montre un problème de emouna de Moshé. Mais, c’est étonnant. C’est vrai que Moshé a frappé le rocher, mais au début, Moshé avait parlé au rocher, et cela n’a pas fonctionné. Donc pourquoi une punition si terrible pour Moshé ?
Pour comprendre ceci, il  faut rapporter le Midrach qui explique que D. avait désigné un rocher spécifique à Moshé. Or le peuple raillait. On disait : Moshé connaît bien ce rocher magique, mais il n’est pas capable de faire sortir de l’eau d’un autre rocher !

Moshé doit donc faire face à un dilemme. S’il écoute l’ordre divin, alors, le peuple rigolera, c’est presque le nom de D. qui sera profané. S’il écoute le peuple (en respectant pas l’ordre divin) et qu’il fait sortir de l’eau d’un autre rocher, alors la foi en D. de tous sera renforcée. Moshé est capable de faire de grands miracles !

Moshé veut donc sanctifier le nom de D. Mais il ne sait pas quelle voie doit-il choisir pour sanctifier au mieux le nom de D. 
En lisant Rashi, nous comprenons que Moshé a choisi d’utiliser un autre rocher… comme le peuple le demande, afin de grandir encore plus le nom de D. Le problème, c’est qu’il n’a pas obéi à l’ordre divin.

Nous constatons donc que la faute de Moshé est bien mince… il a voulu bien faire, il a voulu sanctifier le nom de D. Alors pourquoi une telle punition ? Pourquoi le priver de la Terre d’Israel ?
En fait, le Leka’h Tov nous rappelle que lorsque Moshé a frappé le rocher, ce sont tous les rochers du monde qui se sont mis à faire jaillir de l’eau. Moshé aurait donc dû écouter l’ordre divin, et en frappant sur le bon rocher, le nom de D. aurait été encore plus sanctifié puisque ce sont TOUS les rochers qui donnent de l’eau.


Mais, comment peut-on reprocher ceci à Moshé ? Il ne savait pas que le miracle serait si grand, sa faute est donc minime … il a tout fait pour sanctifier au mieux le nom de D.

En fait, ce que l’on reproche à Moshé, c’est un léger manque de foi… Il doit montrer l’exemple et savoir qu’en écoutant l’ordre divin, il ne peut pas en découler une profanation du nom de D., bien au contraire !
Il devait être convaincu qu’en écoutant l’ordre divin à la lettre, le nom de D. serait sanctifié. 

C’est à mettre en regard avec le nom de notre paracha, et la vache rousse du début de la paracha. Il existe des lois incompréhensibles

Qora’h 5785

"Il prit, Qora'h, fils de Yitshar, fils de Kehat fils de Lévi, et Datane et Avirame fils de Eliav, et One fils de Peleth les fils de Réouven"
(BAMIDBAR  16,1)

La Paracha de la semaine expose la révolte de Qora'h et de ses acolytes. Qora'h revendique le poste de Cohen Gadol (Grand Prêtre). Il reproche à Moshé d'avoir injustement nommé Aaron, son frère, comme Cohen Gadol.
Ils se révoltent donc contre l'autorité de Moshé et par voie de conséquence contre D.
Ces révoltés finiront engloutis par la terre.
Le premier verset est une intrigue. La premier verset nous dit Qora'h a pris… mais on ne sait pas ce qu'il a pris !
Rashi explique que Qora'h s'est pris lui-même. Il s'est mis en dehors de l'assemblée. Il a créé une scission, une dispute.
Le Kli Yakar rapporte le midrach qui nous dit que Qora’h a pris un talit de couleur te’helet, tout bleu, et il a demandé, pourquoi y mettre des tsitsit (qui doivent être bleus) ? Ce n’est pas nécessaire, le talit est déjà tout bleu.
Il a aussi demandé, une maison qui est remplie de livres saints, a-t-elle vraiment besoin d’une mezouza (un petit parchemin) à l’entrée ?

Ses questions peuvent sembler honnêtes, et pourtant, Qora’h se révolte, et finira englouti. En fait, il pense avoir raison, il est persuadé qu’il mérite le poste de Cohen Gadol. Il va donc chercher tous les prétextes pour créer la dissension dans le peuple. Il va utiliser des arguments de sophistes … tout pour faire passer son message subliminal : LE POUVOIR DOIT ME REVENIR.
JE MERITE D’ETRE LE CHEF !

Cette semaine, l’actualité m’a fait du bien ! Le 28 Siwan, le cessez-le feu avec l’Iran, la victoire du Am Israel… Je me suis dit MERCI à notre D., Roi du Monde….
Nous revenons de loin. Depuis le 7 octobre 2003, combien de souffrances ! Combien de morts ! Combien de blessés ! Et les otages ! 

Mais aujourd’hui, même si nous n’oublions pas les otages, la situation s’est complètement retournée.
Ils ont commencé le 7 octobre, et petit à petit, comme des dominos, tous ceux qui voulaient nous tuer sont tombés : Hamas, Liban, Syrie, Iran !

Tous seuls, ils ont précipité leur fin ! Même s’ils nous ont fait souffrir, ils ont été engloutis dans leur propre piège !
On est souvent amenés à trouver un lien entre l’actualité et la paracha de la semaine…

Aujourd’hui, le lien est tout trouvé ! Nous avons gagné, c’est clair ! Même Bibi et Trump remercient D. ! Nous aussi nous devons remercier D.
Mais la paracha qui suit c’est la démonstration de la division qui tue ! Si je pense que j’ai raison, et que je commence à critiquer l’autre… alors les conséquences peuvent être terribles ! La guerre vient à cause de la division !

Qora’h était sûr d’être dans le vrai. Il était riche, intelligent, sage …. et pourtant, il crée la division dans le peuple. 
Pourquoi mettre des tsitsit sur talit bleu ? Pourquoi mettre une mezouza à l’entrée d’une maison remplie de livres ?

TOUT SIMPLEMENT, parce que la Torah nous le demande. Je dois accepter de ne pas tout comprendre. Ce n’est pas MOI qui fait la loi. Je dois accepter de m’écraser même si je pense que j’ai raison… sinon c’est tout le peuple que je mets en danger.

Les divisions dans notre peuple depuis quelques années vont en grandissant … chacun est persuadé d’être dans le vrai… Mais ce que l’on ne comprend pas c’est que nous avons tous le même père. Nous sommes frères. Nous devons donc aimer l’autre, même lorsqu’il ne pense pas comme moi ! 

La Torah fait remonter l’ascendance de Qora’h jusqu’à Levi. Yaaqov, le père de Lévi, est le père de tous les enfants d’Israel. La Torah, “oublie” de nous dire que Qora’h est le descendant de Yaaqov. La Torah, “oublie” de nous dire que le peuple est constitué de frères…. et la conséquence est claire. Celui qui est persuadé d’avoir raison sera prêt à tout pour imposer sa vérité à l’autre.

A nous maintenant d’être suffisamment

Chela’h 5785

"Toute l’assemblée leva et donna de la voix, le peuple pleura cette nuit là….."
(Bamidbar 14,1)


La Paracha CHELA'H LE'HA présente le tristement célèbre épisode des explorateurs. Les Bné Israel ont demandé de visiter la Terre d'Israel avant d'y entrer. Moshé nomme donc les plus éminentes personnalités (un représentant par tribu). Il bénit Yehochoua. Les explorateurs partent en Israel et reviennent avec de terribles nouvelles. Ils vont médire sur la terre d’Israel. Résultat le peuple sera condamné au désert pendant 40 ans, ce n’est que la génération suivante qui pourra entrer en Israel.

Cela fait près de 2 ans, cela fait un mois, cela fait une semaine…. 
Les choses bougent, mais la tension est grande !!!!

Alors ce soir je me lâche ! Quelques réflexions qui me viennent à l’esprit en parcourant la paracha.

Moshé a envoyé “des hommes, chefs des bné Israel” (Bamidbar 13,3). Il n’a pas envoyé des rigolos ! Ce sont des princes, des chefs de tribus. Même les plus grands peuvent se tromper. Quand on part avec des a priori, on a beau être un grand, on peut être aveuglé. Le moi aveugle, et plus on est grand, plus le moi est grand !


“Mais tout ceci est sans valeur, car le peuple est puissant” (Bamidbar 13,28). Les explorateurs, montrent les beaux fruits de la Terre d’Israek… Mais en quelques mots tout l’espoir d’un peuple va disparaître. On ne pourra pas faire face. Ils sont trop forts… Si je pars perdant, je ne pourrai jamais gagner. Malgré la promesse divine d’hériter la terre d’Israel… Si je n’y crois pas, je ne l’aurai pas ! 
Il aura suffi de quelques mots pour punir un peuple entier. De simples mots, un petit égarement …. et tout le peuple privé d’entrer en Israel. Le langage peut détruire.

"Toute l’assemblée leva et donna de la voix, le peuple pleura cette nuit là….."
(Bamidbar 14,1)

Le peuple a pleuré pour rien. Il a cru à la médisance sur la Terre d’Israel. Le peuple avait toutes les cartes en main… et malgré tout il pleure. Le peuple a tout pour être heureux. Nous étions esclaves, et nous sommes devenus libres. Nous avons reçu la Torah. Nous avons le Michkan pour symboliser la présence divine parmi le peuple… Et pourtant, le peuple pleure ! Le peuple se crée des problèmes pour rien ! Et D. dit : vous pleurez aujourd’hui pour rien, pour ne pas entrer en Terre d’Israel, plus tard vous pleurerez, pour de vrais raisons. Le peuple a pleuré le 9 av, au retour des explorateurs, pour ne pas entrer en Terre d’Israel. Il pleurera plus tard le 9 av, lors de la destruction du Temple, qui marque le début de l’exil.
Dans la vie, les problèmes, on se les crée tout seul !

Il ne faut pas pleurer pour rien ! Sinon on risque de pleurer pour plus grave.


“Selon le nombre des jours où vous avez exploré le pays : 40 jours, un jour par an, un jour par an…” Bamidbar (14,34)
La punition est terrible 40 ans pour 40 jours d’errements! Et tout le peuple va payer ! Voilà ce qu’il en coûte de dire du mal de la terre d’Israel ! 
Alors, si déjà la punition est terrible pour de la simple médisance… comment sera terrible ceux qui frappent Israel et ses habitants ! 

Le pays a souffert depuis le 7 octobre. Combien d’otages ! Combien de morts ! Combien de blessés ! Des souffrances énormes! Mais le vent tourne ! Nous sentons la Présence Divine.

Que deviennent ceux qui ont attaqué le 7 octobre ?

Beaalote’ha 5785

"Ils dirent [Myriam et Aaron] est-ce seulement avec Moshé que D. a parlé ? N’a-t-Il pas aussi parlé avec nous ? D. entendit.
Et l’homme Moshé était très humble, plus que tout homme sur la surface de la terre."
(Bamidbar 12,2-3).

La paracha de la semaine commence par la présentation de la mitswa confiée à Aaron : l’allumage de la Menora, le chandelier à sept branches. Elle termine par le passage de la médisance de Myriam et Aaron sur Moshé.

Aujourd’hui, j’ai ouvert le livre ‘Ham Hachemech, du Rav Chalom Messas zal, recueil de commentaire sur la paracha de la semaine. Il rappelle le passage où Myriam et Aaron font de la médisance sur Moshé.

Il cite Rashi qui décrit la scène. 
D’où Myriam savait-elle que Moshé s’était éloigné de son épouse ? Rabbi Natan dit que Myriam et Tsipora (la femme de Moshé) se tenaient près de Moshé quand on lui a annoncé que Eldad et Medad prophétisait bien qu’ils se tenaient dans le camp. Tsipora réagit : malheur à celles dont les époux sont prophètes ! Ils vont se séparer de leurs femmes, comme mon mari s’est séparé de moi.

C’est ainsi que Myriam a su que Moshé s’était éloigné de son épouse, pour mieux s’approcher de D.

Le verset en entête nous présente la réaction de Myriam : Nous aussi, nous sommes des prophètes, et pourtant nous n’avons pas mis fin à notre vie conjugale !

Myriam semble donc parler et agir pour le bien de sa belle-soeur. Elle semble agir pour que la justice soit rétablie.

Le verset suivant m’a étonné. Pourquoi la Torah a-t-elle besoin de nous dire que Moshé est l’homme le plus humble, juste à ce moment ?

J’espère que je n'écrirai pas de bêtises !

Mais en tout état de cause cette juxtaposition est étonnante. Le Ramban nous dit que la Torah tient à souligner l’humilité de Moshé, pour expliquer la suite. 
D. va intervenir pour défendre Moshé, tout simplement parce que Moshé est le plus humble des hommes, et qu’il ne souhaite surtout pas répondre à ceux qui le critiquent.

C’est D. qui intervient pour expliquer que Moshé n’est pas un prophète comme les autres. D. se révèle aux prophètes dans des visions, lors de rêves. Mais avec Moshé D. se révèle sans énigme… Il se révèle en “face à face”.


La Torah souligne peut-être l’humilité de Moshé pour faire ressortir la cause de la médisance. Myriam a été orgueilleuse. Elle dit, nous aussi nous sommes prophètes ! Et nous n’avons pas besoin de mettre de côté nos relations conjugales !

Elle analyse donc le comportement de son frère par rapport à sa vision des choses. Elle pense avoir adopté le bon mode de fonctionnement. Elle veut l’appliquer aux autres. La référence c’est sa façon d’être, c’est donc de l’orgueil. Qui me dit que l’autre n’est pas dans le vrai.

Nous aussi, nous jugeons souvent l’autre selon notre vérité. N’avons-nous pas aussi entendu : 
L’autre passe sa journée à étudier la Torah, alors qu’il pourrait partager son temps entre le travail et l’étude !
Je veux appliquer mon modèle à l’autre. C’est de l’orgueil ! 

D’une part, la plupart des problèmes de société naissent parce que je veux imposer mon modèle à l’autre. D’autre part, chacun ne peut pas tirer la couverture à lui. Je dois parfois sacrifier mon intérêt personnel au profit de l’intérêt du groupe. Où est la limite ?

Alors même si les divisions semblent plus fortes en Israel qu’ailleurs, j’ai l’espoir que nous nous en sortirons ! Grâce à une phrase magique nous pouvons nous en sortir “Tout Israel est frère”. Si je considère l’autre comme un frère,

Nasso 5785

" D. parla à Moshé en disant : Parle à Aaron et à ses fils en disant, ainsi vous bénirez les enfants d’Israel…"
(Bamidbar 6, 22-23)
“Que D. lève Sa face vers toi, et qu’Il mette sur toi la paix.”
(Bamidbar 6,26)


Cette semaine, nous lirons Nasso. La paracha Nasso présente de nombreux sujets :
    • Le compte des Léviim
    • Le traitement des personnes impures (Zav ou tsaraat)
    • Ce que l’on doit faire si quelqu’un a commis un détournement en profitant d’un objet consacré au service divin
    • La femme sota qui est soupçonnée car elle s’est isolée avec un autre homme que son mari
    • Le nazir, celui qui fait un certain vœu pour se rapprocher de son Créateur
    • La bénédiction de Cohanim
    • L’inauguration du Michkan (Temple du désert), et les princes des tribus qui apportent pendant 12 jours 12 offrandes identiques.


Intéressons-nous au dernier verset de la birkat kohanim :
“Que D. lève Sa face vers toi, et qu’Il mette sur toi la paix.”
(Bamidbar 6,26)

Dans la guemara Bera’hot 20b, Rav Avira a enseigné que les anges ont demandé à D. : 
Il est écrit dans la Torah à propos de D. “Il ne fait pas de favoritisme et ne prend pas de présent corrupteur” (Paracha Eqev, Devarim 10,17). Et pourtant on trouve dans Birkat Kohanim “Que D. lève Sa face vers toi….” (Bamidbar 6,26).
C’est la même expression “lever la face” = Yissa Panim = favoriser.

D. a répondu, comment ne pas favoriser Israel ? La Torah demande de bénir D. après avoir mangé, et être rassasié, et eux les Bné Israel bénisse même en consommant la taille d’une olive ou d’un oeuf !

Le Torah Temima s’intéresse à une guemara ressemblante dans Nida 70b.
Tossefot questionnent : dans le verset de Birkat Kohanim, il n’est pas écrit “Que D. lève TA face”, et dans un tel cas cela signifierait que D. te favorise (D. favorise l’homme). Il est écrit : “Que D. lève Sa face vers toi…” (Bamidbar 6,26)

Donc, nous dit le Torah Temima, nous ne comprenons pas très bien la contradiction que soulève la guemara. La Torah, ne nous a jamais dit que D. favorise Israel. La Torah a juste dit que D. lève Sa face vers nous, pour nous donner la Paix.

Le Torah Temima propose donc une autre explication du verset. Il n’est pas question ici de favoriser qui que ce soit, ou de récompenser celui qui ne le mérite pas.

Le Torah Temima explique que lorsque l’on est en colère, avec quelqu’un on s’adresse à lui sans le regarder. Regarder quelqu’un dans les yeux, quand on lui parle, est une marque d'amour et d’affection.
On doit relire ainsi le guemara qui oppose le verset de Eqev et celui de Birkat Kohanim.
Dans Eqev, on nous dit que D. ne lève pas Sa face, à savoir, qu’Il ne montre pas de marques d’affection, en nous parlant. Dans Birkat Kohanim, la Torah dit que D. lève Sa face vers nous, à savoir, qu’Il nous montre de l’affection, en nous parlant, il nous regarde.

C’est cohérent, nous dit le Torah Temima, avec le Sifri sur le verset de la fin de Birkat Kohanim : “Que D. lève Sa face vers toi” (Bamidbar 6,26) = Que D. enlève Sa colère de toi. C’est d’ailleurs le commentaire que Rashi a cité.


Et pourquoi cette différence de traitement ? Pourquoi méritons-nous parfois un regard bienveillant,

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