Soukot 5784

« Dans les cabanes [soukot] vous résiderez 7 jours … »
(Vayiqra 23,42)


Le grand rendez-vous est derrière nous. Les compteurs ont été remis à zéro. Kippour est fini. La proximité avec le Roi des 10 jours de Techouva est aussi passée.

Mais comme D. nous aime, Il nous donne une semaine de plus. Nous pourrons nous rapprocher une semaine de plus de D. en vivant dans la cabane.

Alors, c’est vrai, le repentir, les prières nous ont peut-être permis de nous élever. Le jour du jeûne de Yom Kippour, nous ressemblions à des anges. Sans manger, sans boire, dire les louanges de D., se repentir, … tout cela contribue à oublier la matérialité, et nous rapproche du spirituel. Nous avons donc vécu une expérience spirituelle exceptionnelle !

Mais on ne peut pas s’approcher de D. uniquement en se séparant du matériel. A soukot, nous allons comprendre que manger permet aussi de se rapprocher de D.

En mangeant dans la souka, j’accomplis une mitswa, et par conséquent, je me rapproche de D.

En dormant dans la souka, sans être conscient puisque je dors, j'accomplis une mitswa.

La Torah m’apprend que je peux même satisfaire mes besoins les plus élémentaires comme manger ou dormir, et par la même occasion réaliser une mitswa.
La Torah m’apprend ainsi à rechercher le but de toutes mes actions pas seulement à soukot, mais pendant l’année qui va suivre aussi !

En cherchant un but à mes actions, ou plutôt en agissant pour atteindre mon ou mes buts, je me transforme… et je me dirige vers le bonheur.

En caricaturant si je mange pour manger je ne suis qu’un animal, qui agit sans penser. Si je vis pour manger, je suis un homme condamné, car mon objectif n’est pas à la hauteur de ma condition d’homme. Mais si je mange pour vivre, ou pour accomplir une mitswa, alors je grandis. J’ai transformé un acte purement matériel en un tremplin pour atteindre mes objectifs spirituels … et cela contribue à mon épanouissement.
La Torah nous montre le chemin, avant de clôturer les fêtes de Tichri, pour comprendre que je dois penser toutes mes actions afin de les replacer dans leurs contextes : mes actes, toute au long de l’année à venir, même mes actes les plus matériels, seront des moyens pour me réaliser. Je devrai tout faire pour ne pas agir comme une machine, mais je devrai penser mes actions.

Lorsque je dormirai, je dormirai pour prendre des forces et atteindre mes objectifs. Lorsque je répéterai pour la 101è fois à mes enfants d’aller se coucher plus tôt, je ferai la mitswa d’éduquer mes enfants. Lorsque je repasserai mes chemises, je le ferai en l’honneur de chabbat ! Lorsque j’achèterai un poulet, je le ferai en l’honneur de chabbat, et le lendemain, si je trouve un plus beau poulet, j’achèterai le nouveau poulet pour chabbat, et le précédent, je le mangerai dans la semaine ! Lorsque j’irai travailler, je m’y rendrai le coeur joyeux car j’irai sanctifier le nom de D. en étant un commerçant exemplaire qui se comporte avec ses clients comme il aimerait que les autres se comportent avec lui !

Les fêtes de Tichri nous invitent à comprendre que durant l’année, nous devrons agir, après avoir clarifié l’objectif qui doit nous inspirer, et nous mettrons en adéquation, en permanence, nos actes avec nos objectifs.

Lorsque l’on a un but, on est forcément beaucoup plus accompli.

Les fêtes de Tichri se terminent par Sim’hat Torah, la joie ultime … et c’est là que la démonstration que j’ai voulu faire pourrait battre de l’aile.
En effet, quel est le but de la Torah ? Si je décide d’étudier, quel est le but ultime ? En fait, le but ultime de l’étude, c’est l’étude ! La Torah ne doit pas être un outil qui me sert ! Alors c’est vrai, au début, on a du mal le comprendre, il faut un but pour avancer. Mais en réalité, je peux aussi m’accomplir sans but … en étudiant la Torah uniquement pour la Torah je tenterai m’approcher de D. en L’imitant.

CHABBAT CHALOM
‘Hag Samea’h !

Stéphane Haim COHEN

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