Emor 5779

" Et un bœuf ou un mouton, lui et son petit, vous n'égorgerez pas le même jour "
(VAYIQRA 22,28).


La Paracha Emor présente plusieurs sujets. Ainsi, la paracha commence par parler du Cohen qui serait endeuillé et des lois qui le concernent à ce moment. Emor, termine par la présentation des fêtes de la Torah.
Entre les 2, nous trouvons, entre autres, la mitswa présentée dans le verset en entête : il ne faut pas égorger le femelle et son petit le même jour (c'est la loi « Oto veette Béno », Rashi rapporte que cela ne concerne pas l'animal mâle).
Cette mitswa est liée (au moins de loin) au premier sujet de la paracha, les Cohanim. En effet, même pour les offrandes au Beth Hamikdach, là où exerçaient les Cohanim, cette loi est applicable. « Oto veette Béno » concerne donc les sacrifices, mais aussi la viande 'houline, que l'on mange pour notre consommation traditionnelle.
« Oto veette Béno » est aussi lié au sujet des fêtes de notre paracha. En effet, le perek « Oto veette Béno » de la guemara 'Houline présente une michna à la page 83a qui nous dit :
A 4 moments dans l'année, celui qui vend une bête doit préciser s'il a vendu la mère le même jour pour qu'on en fasse de la viande cacher (che'hita), [idem s'il a vendu le petit d'une femelle, et qu'à présent il doit vendre la femelle]. Voici les jours : veille de chemini atseret, veille de pessa'h, veille de chavouot, veille de roch hachana. Rabbi Yossi agalili ajoute veille de yom kipour.
Quelle est la particularité de ces jours de fêtes ? Pourquoi vendait-on plus de viande pour ces jours là ?
D'abord rappelons que même s'il est permis d'abattre une bête un jour de fête, on comprend de la michna que l'essentiel des préparatifs étaient réalisés la veille de fête.
Chemini Atseret : Cela conclut la fête de Soukot. On mangeait plus de viande pour montrer que c'est une fête à part entière. A Soukot, on apportait des sacrifices pour toutes les nations du monde. Chemini atseret, on apportait des sacrifices, uniquement pour le am israel. Cette proximité avec le Roi méritait bien que l'on célèbre encore mieux la fête.
1er jour de Pessa'h : c'est la fête de liberté, cela mérite le surplus de viande.
Chavouot : c'est le don de la Torah.
Roch Hachana : en fêtant plus, on montre que l'on est confiant dans le jugement divin.
En fait, il n'y a que pour la veille de Soukot, où il n'y avait pas ce supplément. Les Tossefot expliquent que le peuple étaient occupé à la construction de la souka, et à l'achat des 4 espèces pour le loulav …. donc on abattait moins d'animaux.
De même, pour le dernier jour de Pessa'h, on n'achetait plus de viande que d'habitude, pour montrer que contrairement à la fin de soukot, ce n'est pas une fête à part entière, c'est uniquement la fin de Pessa'h.

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN